Andrzej Wajda (1926-2016)
Bulletin : Positif 673 - mars 2017
Numéros de page :
pp.86-92, 94-96, 98-112
Nos lecteurs ne seront pas surpris de découvrir ce dossier sur Andrzej Wajda, un metteur en scène qui débuta deux ans après la naissance de cette revue et que nous n'avons cessé d'accompagner pendant les soixante ans de son activité cinématographique. De plus, les médias français, toujours attentifs à la mode, n'ont guère traité comme il se devait la mort, le 9 octobre 2016, de ce grand artiste, certaines nécrologies n'étant guère plus longues que celles consacrées à la disparition de Zsa Zsa Gabor. Il fallait donc impérativement revenir sur cet auteur de près de quarante longs-métrages, de documentaires, de films pour la télévision et aussi un grand metteur en scène de théâtre. Wajda fut, avec Has, Kawalerowicz et Munk, le fondateur de l'école polonaise dans les années 50 qui, la première en Europe de l'Est, rompit avec le réalisme socialiste. Fils d'un officier de cavalerie assassiné par l'Armée rouge en 1940 dans le massacre de Katyn, camouflé en crime de guerre allemand, résistant à 16 ans, dans l'armée de l'intérieur qui combattait les nazis, témoin et mémorialiste (via souvent la grande littérature) des souffrances de son pays, pris en tenaille par deux puissants voisins, l'Allemagne et la Russie, Wadja a créé une oeuvre considérable. Elle est marquée par une vision tragique de l'Histoire, inégale comme toutes celles d'une grande variété, accusée parfois d'antisémitisme ("La Terre de la grande promesse", "Korczak") et d'opportunisme, mais elle a fait de lui un des plus importants cinéastes contemporains. C'est ce que nous nous sommes attachés à illustrer.Sommaire. "Les fleurs bleues", critique et interview. La trilogie de la guerre : "Génération", "Kanal", "Cendres et diamant". Andrezj Wajda et le film historique : à la recherche de la Pologne perdue. Quatuor de la douleur douce. Andrezj Wajda, le corps vivant de l'homme. Andrzej Wajda, Roman Polanski : Conversation sur le Nouveau Monde.