Les deux premiers films de Martin McDonagh ("Bons Baisers de Bruges", "7 Psychopathes") avaient déjà attiré notre attention. Ils étaient poétiques et audacieux, mais, surtout le deuxième, inégaux. Avec "3 Billboards, les panneaux de la vengeance", la réussite est totale. Adepte du mélange des genres, devenu maître dans l'art de passer du comique au tragique, le cinéaste angle-irlandais tire profit de son expérience d'auteur dramatique pour conduire avec sûreté une intrigue aux développements inattendus. Ainsi que pour ciseler des dialogues brillants et diriger avec beaucoup de finesse des acteurs d'exception (Frances McDormand, Sam Rockwell, Woody Harrelson). Surtout, il pose, sur l'Amérique profonde, le regard le plus authentique vu au cinéma depuis "Délivrance" de John Boorman. "3 Billboards, les panneaux de la vengeance" : les motifs dans la tapisserie. Le cinéma de Martin McDonagh : de la violence, des flingues et un hymne à la vie. Entretien avec Martin McDonagh : "Je ne veux pas me complaire dans le pessimisme".