"Zama" de Lucrecia Martel. L'homme sans tête
Bulletin : Cahiers du cinéma 746 - août 2018
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pp.80-81
On associe souvent Lucrecia Martel au Nouveau Cinéma Argentin. A tort : si elle appartient à la même génération que Lisandro Alonso, Pablo Trapero, Adrian Caetano ou encore Diego Lerman, elle n'a pas débuté en réalisant des films fauchés, tournés le week-end avec des acteurs non professionnels et de la pellicule prêtée. Dès "La Ciénaga", son premier long (2001), elle s'associe avec la grande productrice Lita Stantic et travaille avec Graciela Borges, star de l'ancienne génération. Lucrecia Martel n'a jamais rejeté l'industrie et a toujours cherché à s'assurer du budget nécessaire pour mener à bien ce qu'elle imagine. Non pas que cela entraîne chez elle une sorte d'académisme (elle est même la plus expérimentale des cinéastes argentins) mais cela explique en partie les dix ans écoulés entre son dernier film, "La Femme sans tête" et "Zama".