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Peter Strickland

Numéros de page :
7 p. / p. 28-34
Quand Stephen Frears parle de Ridley Scott et de son appartenance au cinéma anglais, il conclut souvent que le seul film britannique du réalisateur de « Blade Runner » est une publicité pour le lait qu'il a réalisée dans sa jeunesse. Sans partager quelque trait esthétique ou thématique avec Scott, Peter Strickland surprend comme son aîné par le caractère peu insulaire de son oeuvre. En deux films, « Katalin Varga » et « Berberian Sound Studio », il approche l'étrange par la méconnaissance linguistique (le hongrois, le roumain et l'italien, des langues qu'il connaît peu ou mal), et autopsie le désir comme la pourriture des fruits et des légumes qu'il filme. Chez Strickland, le cinéma écoute pour mieux voir. Il fusionne le sexe et l'horreur dans un « giallo » invisible à l'oeil nu.