De la même façon que la production et l'exploitation cinématographique connaissent aujourd'hui une révolution technologique et esthétique comparable au passage du cinéma muet au cinéma parlant, l'affiche de film affronte sa deuxième révolution. La première avait été, dans les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale, la disparition de la lithographie, héritée du XIXe siècle, au profit de l'impression en offset permettant de combiner de toutes les manières possibles dessin, photographie et polices de caractères standardisées. En même temps se généralisait la production d'une image unique, déclinée à l'identique dans les principaux formats d'usage, quand l'affiche classique n'hésitait pas à mettre en concurrence pour le même film une variété d'images plaidant chacune une approche publicitaire différente. La révolution que nous vivons à présent est aussi d'ordre technique et passe par l'abandon presque total des outils traditionnels du graphiste au profit de leurs équivalents numériques.