Le moins que l'on puisse dire, c'est que le cinéma de Xavier Dolan n'est pas consensuel. Même au sein de notre rédaction, peu de films auront autant divisé, de manière aussi extrême et passionnée que "Mommy", pourtant glorieusement accueilli par le public du dernier festival de Cannes. Il apparaît que derrière "l'hystérie" du film, qui épouse l'hyperactivité de ses deux protagonistes et manque de gagner par contagion leur voisine introvertie, Xavier Dolan fait preuve d'une virtuosité exubérante qui na rien de gratuit : elle s'avère totalement en phase avec son sujet, au même titre que la rigueur grinçante de "Tom à la ferme" son film précédent, aux antipodes de celui-ci. Et dans le premier entretien qu'il nous accorde, le jeune réalisateur affiche une maturité éminemment perfectionniste, mais toujours anxieuse.