Sergueï Eisenstein, un et multiple
Bulletin : Positif 647 - janvier 2015
Numéros de page :
22 p. / p. 88-96, 98-111
Il existe une photo de 1930 où Eisenstein et Chaplin, qui se sont connus à Los Angeles, lors du voyage du cinéaste soviétique aux Etats-Unis, jouent avec leur raquette de tennis comme sur une balalaïka ou un banjo. Au sommet de leur gloire, les deux réalisateurs étaient encore dans les années 50 ceux sur lesquels on écrivait le plus, et certaines des premières monographies de metteurs en scène (Jean Mitry en particulier pour les deux) leur étaient consacrées. On connaît aussi le jugement de Stanley Kubrick, rappelé dans plusieurs des rares entretiens qu'il a donnés : "On peut dire que dans les films de Chaplin il n'y a pas de style, seulement du contenu. L'opposé se trouve dans les films d'Eisenstein où tout est dans le style mais où il n'y a pas de contenu. Si vous combinez le style et le contenu vous avez le meilleur des films possibles".