Aller au contenu principal

La Jeune fille, de Bresson à Kechiche

Numéros de page :
22 p. / p. 90-100, 102-112
Dans "Le Quai des brumes" (1938), Nelly, que jour Michèle Morgan, n'a que 17 ans. Mais elle rien d'une innocente : c'est une adulte, qui connaît déjà les hommes, le monde et les faux-semblants de l'amour. Dans le cinéma français, le personnage de la jeune fille, à l'entre-deux de l'enfance et de l'engagement matrimonial, naît devant la caméra de Robert Bresson à la fin de la Seconde Guerre mondiale ("Les Dames du bois de Boulogne", 1945). Dans le sillon, d'autres metteurs en scène vont se pencher sur cette fascinante presque femme. Héroïne de drames sombres ou de comédies légères, lycéenne, étudiante, parfois paysanne, la jeune fille ne gagne que de l'argent de poche et vit chez ses parents. Le cinéma va capter ses émois, ses révoltes, l'épanouissement de sa séduction... Sans qu'on n'en soit surpris, de Deville à Jacquot ou de Doillon à Miller en passant par Pialat ou Vadim, les réalisateurs qui en feront un sujet de prédilection seront essentiellement des hommes.