Cinq ans après le polar iranien "The Hunter" (Shekarchi), Rafi Pitts, désormais banni de son pays natal, surprend avec un cinquième long métrage de fiction remarqué au dernier festival de Berlin mais oublié du palmarès. "Soy Nero" a d'abord été une complexe aventure de production : écriture à quatre mains par un cinéaste anglo-iranien (Pitts) et un scénariste roumain (Razvan Radulescu), financement par la France, l'Allemagne et le Mexique sous l'égide d'un producteur grec (Thanassis Karthanos), tournage de part et d'autre de la frontière américano-mexicaine... De cette curieuse épopée que narre Rafi Pitts est née une oeuvre paradoxale, qui vise à l'universalité tout en exprimant la singularité d'un cinéaste qui ne rentre dans aucune case nationale ou stylistique.