Aller au contenu principal

″Miss Peregrine et les enfants particuliers"

Numéros de page :
2 p. / p. 38-39
Après une exposition de grande proportion, un effort pour acclimater son imaginaire bouillonnant à celui, plus consensuel, des studios Disney ("Alice au pays des merveilles", 2010) et enfin un détour par la forme apparemment conventionnelle du biopic ("Big Eyes", 2014), Tim Burton paraissait connaître une certaine désaffection critique. Gageons qu'il se trouvera toujours certains esprits versatiles prompts à brûler ce qu'hier ils encensaient et qui verront dans "Miss Peregrine et les enfants particuliers" un artiste qui se répète. Or, il est inévitable qu'un artiste donne l'impression de se répéter, car son travail consiste souvent à donner de nouvelles formes à une idée fixe : ce sont ces formes qui font la démarche artistique, plus que l'idée qu'elles illustrent. Si jamais certains resteront malgré tout moroses, ils auront bien tort car "Miss Peregrine et les enfants particuliers" est un conte pour enfants très cruel qui nous restitue intact le Tim Burton qui enthousiasma.