De la croissance marchande au développement durable
Bulletin : Esprit 441 - janvier 2018
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pp.87-98
Dans la préface de la seconde édition de Prospérité sans croissance, succès éditorial issu du rapport 2009 de la Commission pour le développement durable du Royaume-Uni, Tim Jackson raconte le rejet dont ce rapport fit l'objet de la part du gouvernement britannique. Le titre même fut considéré comme une provocation, à un moment où le principal souci des dirigeants de la planète était de relancer la croissance. Cette anecdote est révélatrice d’un blocage idéologique contre lequel Tim Jackson invite à s’insurger : «Avions-nous eu tort de nous attaquer au mot “croissance”, à l’heure où les dirigeants du G20 débattaient dans le chaos financier ? Absolument pas. Dès le moment où il est interdit de remettre en question les hypothèses fondamentales d’un système économique manifestement dysfonctionnel, la liberté politique cesse d’exister, la répression culturelle devient une réalité et les possibilités de changement sont entravées, de façon peut-être décisive.»