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Droits de l'homme

Numéros de page :
pp.69-72
L'idée de droit implique déjà en soi une ouverture ou, plus exactement, l'impossibilité d'une totale correspondance des moeurs à elles-mêmes ou du pouvoir avec lui-même. Toute formalisation des rapports sociaux introduit nécessairement un décalage avec le flot des échanges sociaux, avec les situations inattendues qu'apporte la vie d'une société. D'autant que le droit suppose aussi un tiers de justice devant lequel il doit être toujours possible d'en appeler. La vertu en soi d'une règle et d'une instance tierce se vérifie aussi bien pour le droit coutumier, comme l'a montré Jean-Godefroy Bidima , que pour les dictatures, qui se voient souvent contraintes de transgresser leur propre droit, fut-il le plus injuste, pour aboutir à leurs fins. Mais le terrible XXe siècle nous a fait découvrir une violence inédite, commise non plus par une transgression des lois mais par une perversion du droit. C'est pour y répondre que les droits de l'homme ont connu trois innovations après 1945.