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Alain Guiraudie. "La logique du capitalisme c'est de tuer le voisin"

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Numéros de page :
pp.74-81
Il aime se présenter comme un « Aveyronnais, tiraillé entre le Sud-Ouest et l'Auvergne ». Alain Guiraudie est un promeneur de longue haleine. Un cycliste chevronné doublé d'un amoureux de géographie. Un rêveur bavard mais solitaire. Au gré de ses voyages, ses films dessinent une carte de la France rurale où le désir peut jaillir au bord d'un lac comme d'une route. En Occitanie, il passe pour un « rabalaïre ». Comprenez : un type qui bourlingue et s'invite chez les gens. "Rabalaïre", c'est aussi le titre du second roman de ce cinéaste pique-assiette qui n'apprécie pas qu'on lui chaparde sa part du gâteau. Croisé au Festival de La Roche-sur-Yon, en attendant la sortie de son nouveau film "Viens je t'emmène", le lonesome cowboy évoque pêle-mêle ses années de galère et de militantisme communiste autour d'un confit de canard.