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Léo Kouper, "le mime Marceau de l'affiche"

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Numéros de page :
pp.44-51
Le lundi 8 février dernier, Léo Kouper, gamin farceur de quatre-vingt-quatorze ans, travaillait à une pochette de disque du compositeur Vladimir Cosma lorsqu'il s'est endormi, le crayon à la main, pour ne jamais plus se réveiller. Il rejoignait Monique, son épouse, décédée trois mois plus tôt. Une mort paisible à l'image de cet artiste prolifique, malicieux et débonnaire qui a illuminé les murs de nos villes d'affiches inoubliables durant près de soixante-quinze ans. Lors de ses obsèques, un pâle soleil faisait luire les pavés du Père-Lachaise. En cet après-midi de Mardi gras, ironie de ces temps covidiens, l'assistance était... masquée. Le cercueil était tout petit et, en guise de fleurs, une pluie de crayons a été jetée dans la fosse : une subtile idée de ses deux filles, Corinne et Nathalie. Car c'est un grand dessinateur, un merveilleux affichiste, un homme généreux dont on prenait congé ce jour-là, accompagné par la musique de Mozart.