Taxe carbone aux frontières : le jeu risqué de l'Europe
Bulletin : Alternatives économiques 415
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pp.60-63
Un ensemble de mesures européennes ont été dévoilées en juillet 2021 afin d'accélérer la politique environnementale sur le continent et ainsi atteindre l'objectif de réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport à 1990. L'une de ces mesures a particulièrement attiré l'attention : le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières, ou MACF. Il impose aux importateurs européens l'achat de certificats d'émissions, correspondant aux émissions de CO2 générées par les produits qu'ils importent. Quatre secteurs d'activité sont concernés à partir de 2023, alors que d'autres pourraient peut-être s'y ajouter ensuite : l'acier et le fer, le ciment, l'aluminium et les engrais azotés. Cependant, ce mécanisme pose question puisqu'il crée une inégalité entre les industriels étrangers, qui devront payer une taxe en plus pour vendre leurs produits en Europe, et les industriels européens, qui bénéficient d'une gratuité des quotas et n'ont pas l'intention d'y renoncer. En l'état, le MACF poserait donc des problèmes au niveau du commerce international et ne serait sans doute soutenu par personne d'autre que l'UE et ses entreprises concernées. Pas de chiffres.