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Eschyle et le visage des noyés

Numéros de page :
pp.22-25
Le roi d’Argos, face au choix qui lui est donné d’offrir l’hospitalité ou de la refuser, avoue : "Je ne sais que faire ; l’angoisse prend mon cœur ; dois-je agir ou ne pas agir ? J’ai besoin d’une pensée profonde qui nous sauve." Ainsi, dans Les Suppliantes d’Eschyle, Pélasgos craint-il la "souillure" que pourrait rejeter, sur la cité qu’il gouverne, l’accueil de cinquante princesses "barbares" en fuite et en danger de viol collectif, voire d’extermination. Les jeunes femmes sont accompagnées de leur père et de cinquante suivantes : une interminable et encombrante caravane du désespoir.