La |Galère en héritage
Bulletin : Esprit 458 - octobre 2019
01 octobre 2019
Auteurs
Numéros de page :
pp.16-19
« Un jour de mon salaire, c’est leur assurance-vie », lançait Booba en 2006. Inspiré par le modèle américain de la réussite par l’argent, le rappeur aura fait des émules, du « fuck le Smic » de Kaaris au « Se lever pour 1 200, c’est insultant » de SCH, en passant par le « voir ses darons s’tuer comme des esclaves pour des salaires de merde, ça fait mal » de Gradur. Le mépris du salaire de base, trop faible pour permettre une quelconque ascension sociale, n’a jamais été aussi assumé par le rap français, lequel porte aux nues la violence, la drogue, le sport et, moderato cantabile, le chant.