Le Paris des rois, un amour millénaire entre haine et passion
Bulletin : Les Cahiers de Science et vie mai 2022
Numéros de page :
pp.6-76
Deux symboles forts, inéluctablement liés l'un à l'autre. Forcément ! La puissance de l'un nourrissant celle de l'autre, et vice versa bien sûr. La ville capitale assoit son monarque et celui-ci lui redonne tout son éclat. Une bien belle histoire qui, comme souvent, finira mal, d'autant plus quand il est question de prestige et de pouvoir. Avant de faire rouler la tête de Louis XVI au pied de l'échafaud, le peuple de Paris a bâti, embelli, subi et accepté les désirs de ce pouvoir absolu qui faisait la France. Sans oublier toutefois de se rappeler à son bon souvenir à coups d'émeutes et de révoltes ponctuelles. C'est cette histoire d'amour contrariée - elles le sont souvent - entre deux pouvoirs tenus de coexister et de se nourrir l'un l'autre que nous avons décidé de vous conter dans ce numéro. Laissons-nous alors porter depuis l'édification de fortifications qui font de la ville une place forte contre les Vikings, à la défiance de Louis XIV, roi chasseur et omnipotent qui préfère le grand air de Versailles aux rues insalubres de sa capitale et à son peuple frondeur, pour enfin finir sur des barricades qui auront raison de la Restauration et de la monarchie. Cette balade parisienne est royale ! Et pour les révolutionnaires, cette balade royale est parisienne ! Sommaire. Paris ne s'est pas fait en un jour. Le roi est mort, vive Saint-Denis ! Les rois en leurs palais. Quand les souverains se mettent au vert. Paris, terre rebelle. La cour des Miracles : une mythologie de la pauvreté. Montfaucon, le gibet capital. Louis XIV et la tentation du grand air. Le Temple, terminus de l'Ancien Régime. La guillotine, une invention révolutionnaire. Cimetière de Picpus : ci-gît l'aristocratie suppliciée. Fin de partie pour la monarchie. Et Louis XVIII réinvestit Saint-Denis. Louis-Philippe, cible royale. "La monarchie n 'a pas vraiment de programme urbanistique".