Pour bien comprendre un évènement présent, un coup d'oeil dans le rétro s'impose souvent... avec plus ou moins de pertinence, bien sûr. Quand il s'agit d'un pays comme l'Ukraine, actuellement en proie à ses vieux démons, il se révèle indispensable. Car oui, ils sont vieux ces démons pourtant bien vivaces à l'heure où s'écrivent ces lignes. L'histoire de l'Ukraine est ancienne, contestée, malmenée car complexe. Après tout, le lot d'un territoire courant le long d'un fleuve qui n'appartenait vraiment à personne et donc appartenait à tout le monde. Un « tout le monde » qui débarque sur les rives du Dniepr ou surgit des steppes au galop. S'installe à la cosaque, ou s'impose à la manière des Polono-Lituaniens, des Moscovites puis des Russes avant les Soviétiques. Et sur ce territoire, à la houle incessante, émergera au fil du temps et des hommes une volonté d'indépendance dont les Cosaques justement deviendront le symbole. C'est l'histoire que nous allons vous raconter, celle d'une nation qui tend à exister par elle-même malgré les horreurs subies, les alliances ratées et l'emprise de voisins tout à fait envahissants. Envahissant, c'est le mot, non ? Sommaire. « La Russie a entretenu le mythe de l'inexistence de l'Ukraine » : entretien avec l'historien Iaroslav Lebedynsky. Les nomades des steppes. La Rous de Kiev, un héritage empoisonné. La fracture inaugurale. Cosaques : une éternelle quête d'autonomie. Catherine II redessine la carte. L'éveil d'un sentiment national. Des décombres de la Russie impériale à la botte stalinienne. Pogroms : une violence sans précédent. Holodomor, l'extermination par la faim. Entre panzers et Armée rouge. Après-guerre : la douleur, l'espoir puis l'indépendance.