Le Mystère Compostelle
Bulletin : Les Cahiers de Science et vie septembre 2022
Numéros de page :
pp.5-79
Avant il y avait la foi. La foi en des reliques de saints qui parsemaient un périple aventureux pour, enfin, au bout de la route trouver, au nord-ouest de l'Espagne, le tombeau de Jacques le Majeur. Ce modeste pêcheur de Tibériade, un des premiers disciples de Jésus, mettra sur son seul nom et sa légende, du Moyen Age à nos jours, le monde chrétien en marche. Les chemins de Compostelle sont nés au IXe siècle de cet apôtre dont personne ne peut affirmer ni contredire sa venue en Galice. Et pourtant ils vinrent tout de suite s'inscrire dans le sillage des grands pèlerinages chrétiens, celui de Rome particulièrement. Là, le désir de merveilleux des hommes croise en permanence l'autre histoire, nettement plus prosaïque, faite de conquêtes, de combats, d'influences et pouvoirs. Mais, au-delà de la foi qui anime toujours un grand nombre de marcheurs, il met en chemin des femmes et des hommes en quête de culture, d'architecture, d'arts et de paysages. Quant à ses adeptes modernes, beaucoup vous disent qu'on a surtout de fortes chances de s'y croiser soi-même. Sans doute le plus beau secret de la spectaculaire vitalité de ces drôles de chemins. Sommaire. LA GENESE. Jacques, apôtre légendaire. Et le Codex réinventa Saint-Jacques. Compostelle au prisme de l'histoire. LE PELERINAGE. Saint-Jacques par la mer. Bourdon, coquille... l'habit fait le jacquet. Paroles de pèlerins. LES 4 VOIES. Du symbole aux chemins d'aujourd'hui. Via Tolosana, la tentation du sud. Via Turonensis, le grand chemin. Via Lemovicensis, de la Bourgogne aux Pyrénées. Via Podiensis, sur les pas d'un poète pèlerin. Au bout du chemin. LA RENAISSANCE. L'invention d'un patrimoine. Manoël Pénicaud : "Le pèlerinage fait preuve d'une sidérante vitalité".