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Velbrück et sa politique extérieure

Numéros de page :
72 p. / p. 54-126 : ill. en coul.
Le règne de François-Charles de Velbrück fut longtemps perçu comme celui d'un prince-évêque éclairé, réputé ami du peuple liégeois. Si, à l'heure actuelle, les historiens et historiennes sont moins convaincus de cette image en politique intérieure, les travaux de synthèse récents sur la politique extérieure du Prince restent peu nombreux. Pourtant, à l'aube de la Révolution liégeoise et dans l'immédiate rupture diplomatique provoquée par l'élection de Charles-Nicolas d'Outremont, la position internationale de la Principauté de Liège apparaît comme de plus en plus tiraillée entre la francophilie de Velbrück et l'appartenance pluriseculaire au Saint-Empire. Par cette étude sur la position diplomatique liégeoise vis-à-vis de la France entre 1772 et 1784, nous souhaitons montrer comment est perçue et évolue la souveraineté princière liégeoise en dehors du territoire principautaire, mais aussi au sein des institutions centrales de la Principauté de Liège que sont le chapitre de Saint-Lambert et l'assemblée des Etats. Qu'il s'agisse du traité des limites, de la renégociation du cartel sur les déserteurs ou de l'élection princière en elle-même, l'influence de la France, protectrice intéressée de la Principauté, fut une constante. Pourquoi un tel besoin de contrôle ? Quelles conséquences sur la capacité décisionnelle du Prince-évêque ? Quel impact sur les institutions diplomatiques et politiques liégeoises ? Autant de questions auxquelles nous tentons de répondre dans cet article.