Picabia est mort il y a cinquante ans. Il a passé sa vie à se faire plaisir, expérimenté les plus folles idées, démoli la peinture alors qu'il l'adorait, il est passé d'un style à un autre, il a décidé qu'"il n'y a d'indispensable que les choses inutiles". Sa liberté d'esprit marque encore l'art d'aujourd'hui. Très jeune, il commence avec succès une carrière de peintre impressionniste. Lassé, il abandonne rapidement cette manière et peint peut-être la première oeuvre non-figurative en 1909. Ses toiles, à partir de ce moment-là, se présentent comme des puzzles animés de mouvements tournoyants dans l'espace. Dandy mondain, ausi délirant que son ami Marcel Duchamp, il organise fêtes et rencontres, crée des revues, écrit des poèmes, s'attache à Dada pour très vite s'en dégager. Il déconcerte et déroute, jamais à court d'imagination, passant des provovations les plus saugrenues aux oeuvres les plus académiques, parfois dans le même temps. En collaboration avec Paris-Musées, au moment où le Musée d'Art moderne de la Ville de Paris consacre une exposition à l'oeuvre de Picabia, Dada rend hommage à cet hurluberlu, fantasque et inépuisable voltigeur de l'art