Le |Résident en ehpad au cœur de la désubjectivation
Bulletin : 410
01 mai 2024
Auteurs
Numéros de page :
pp.66-69
Lrsque l’on s’intéresse à l’étymologie du mot « résident », l’on trouve la définition suivante : « Envoyé d’un État auprès d’un gouvernement étranger. » Cela correspond à ce que certains résidents décrivent, à savoir l’impression de ne pas vivre chez eux, leur difficulté à investir un « ailleurs », un sentiment d’étrangeté. La personne âgée qui arrive en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (ehpad) intègre une chambre-studio à la surface limitée, impersonnelle, accessoirisée : lit médical, prise télévision (aux normes), salle de bain avec éventuellement une douche (ce n’est pas systématique), armoire ou placard, fenêtre. Dans le meilleur des cas, le résident est invité à apporter des éléments de son domicile, afin qu’il retrouve des repères et se sente « chez lui ». Mais, en réalité, l’armoire de famille ou le lit de coin de la grand-mère ne trouveront pas forcément leur place dans cet espace restreint. Peut-être même que la vieille télévision du salon ne sera pas du voyage, norme électrique oblige. Les rideaux de toujours n’iront sans doute pas non plus parer les fenêtres, norme incendie oblige. D’emblée, le résident âgé va donc nécessairement devoir s’adapter et faire avec un existant qui n’est pas le sien, dans une chambre qui, pour certains, va prendre une place très importante dans leur quotidien.