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Bulletin : BIBLIOthèque(s) 62 - juin 2012
Numéros de page :
56 p. / p. 6-26, 28-48, 50-53
Sans doute la série de révolutions qui ont affecté la façon dont les bibliothèques envisagent d'assurer la continuité de leurs missions dans le contexte de bouleversements sociologiques et technologiques, de révisions budgétaires et d'innovations managériales que nous connaissons, aura-t-elle fait sentir le besoin de renforcer leur efficacité et surtout de rendre celle-ci mieux visible. Ce souci accru les engage désormais dans ce qui apparaît comme une véritable conversion : la légendaire modestie de la profession dût-elle en souffrir, elle a maintenant pris conscience de ce qu'il lui faudrait se placer, bon gré, mal gré, sous les feux de la rampe dans l'espace social. Passer d'une conception à une autre - pour faire vite, et brûler les étapes : de la bibliothèque comme ″temple du savoir″ à la médiathèque ″troisième lieu″ - ne peut se faire sans que l'image de nos établissements - la représentation mentale, mais aussi sa traduction matérielle, architecturale - soit renouvelée de fond en comble, ni que l'image de soi, celle du bibliothécaire dans sa fonction, n'en soit puissamment remodelée. Mais il ne suffit pas que la réalité se transforme pour que ce changement soit perçu avec toute l'acuité nécessaire par ceux qui devraient en être les premiers bénéficiaires. S'en est-on avisé que pointe un souci nouveau, qui s'ajoute aux précédents : après celui du savoir, celui du faire savoir. Du pourquoi au comment, c'est là toute la question de la communication. La bibliothèque doit être visible, elle doit être audible. Accorder les violons qui tissent la mélodie du sens pour mieux les faire sonner, y greffer un pavillon pour accroître la portée du concert, c'est retrouver l'antique appareillage d'Augustus Stroh et lui faire chanter une partition d'aujourd'hui. Musique !