Fallait-il soutenir ou non Bastien Vivès quand son exposition à Angoulême a été annulée et quand il faisait face à un déferlement de haine, notamment venant de sa communauté qui ne semblait n'avoir attendu qu'une bonne raison de se lâcher? Sur le plan de la liberté de création, bien sûr ! Sur le plan personnel, compliqué tant ses mots envers une tierce personne étaient déplacés. Cette confusion des genres a fait que quand nous discutions d'un des deux sujets, c'est l'autre qui prenait la place et inversement. Pour ma part, j'étais pris dans cet étau, auquel s'ajoutait ma position de journaliste. Comment l'appeler pour lui dire mon soutien comme mon désaccord sans qu'il pense que je le faisais pour relancer la polémique ? Alors c'est par ses parents que je prenais de ses nouvelles, souvent lors des vernissages que j'organisais à la galerie Les Arts dessinés. Elles étaient rarement bonnes, et c'est bien compréhensible. L'exposition organisée par la courageuse galerie Huberty & Breyne, à Bruxelles, m'offre enfin l'occasion de lui donner la parole et d'écouter ses explications. Je le remercie publiquement pour sa confiance.