C'est une inquiétude qui revient périodiquement frapper nos nations vieillissantes : comment inciter les couples à faire plus de bébés ? Question récemment soulevée par François Bayrou, haut-commissaire au Plan, qui donne l'alerte sur le recul de la fécondité de notre pays. En effet, l'année dernière, "seuls" 740 000 petits Français sont nés (soit 13 000 de moins qu'en 2019), et la chute des naissances est continue depuis 2010, portant le nombre d'enfants par Française à 1,84 - c'est-à-dire loin du taux de 2,1 enfants susceptible d'assurer le renouvellement des générations. Même si la France reste, selon l'Insee, "le pays le plus fécond de l''Union européenne", elle ne peut éluder cette problématique, qui est certes civilisationnelle, mais avant tout économique. Car, comme le note François Bayrou, le modèle français repose sur la répartition, "un système où ce sont les actifs qui assurent le paiement de la pension au moment même où le retraité en profite". Moins d'actifs sur le marché, plus d'inactifs à prendre en charge, et c'est le modèle français qui se retrouve déséquilibré... à moins d'ouvrir les vannes de l'immigration, ce qui n'est pas une solution facile à proposer par les temps qui courent. L'autre interrogation est écologique : sachant que chaque Français "pèse" plus de 10 tonnes d'équivalent CO2 par an, est-il raisonnable d'encourager la natalité ? Cette question ne se posait même pas il y a quelques années, mais l'urgence climatique la rend on ne peut plus brûlante.