Dostoïevski et la culpabilité
Bulletin : Philosophie magazine 62 - septembre 2012
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6 p. / p. 76-81
Dans son oeuvre fiévreuse, à l'incomparable noirceur, on croise des possédés, des rebuts de la société, des joueurs exaltés et, surtout, des meurtriers. Maître ès polar métaphysique, Dostoïevski nous plonge dans les abîmes de la condition humaine, écartelée entre des forces contraires : l'amour et la haine, la vérité et le mensonge, le bien et le mal comme tentation obsédante. Le crime n'est jamais parfait : réel, commis avec ou sans remords, il appelle nécessairement un châtiment. Mais l'écrivain russe va plus loin encore : pour lui, nous sommes tous coupables. Le sentiment de culpabilité n'est pas accidentel, mais au fondement de toute existence : nous introduisant à ce vertige, notre collaborateur Michel Eltchaninoff - qui a consacré sa thèse de doctorat à Dostoïevski - met en lumière l'éthique qui en découle.