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Lévi-Strauss et la barbarie

Numéros de page :
8 p. / p. 78-85
La barbarie ? On l'associait aux hordes pillant l'Europe antique ou aux nazis... et voilà que le terme envahit de nouveau l'espace public. On qualifie les terroristes islamistes de "barbares", leurs actes de "barbarie", on entend parfois appeler à la guerre contre les "barbares" et leur "barbarie". A juste titre ? La question mérite qu'on l'approfondisse. Dans un court texte paru en 1952, "Race et Histoire", l'anthropologue Claude Lévi-Strauss s'inquiétait déjà d'une épithète attribuée comme un premier réflexe à ce qui nous échappe. Il plaidait pour le relativisme culturel et l'abandon du concept de barbare. Ce relativisme, cette ouverture sont-ils toujours de mise ? Il faut en revoir les présupposés, selon le philosophe Roger-Pol Droit, car le monde de 2016 n'a plus grand-chose à voir avec celui de l'après-guerre.