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Un Siècle de philosophie

Numéros de page :
57 p. / p. 22-78
La philosophie occidentale, au XXe siècle, eut à affronter au moins deux grands spectacles : le triomphe des techniques et le désastre des deux guerres mondiales. Elle entre en concurrence, pour gouverner les esprits, avec la montée des sciences sociales, de la psychologie et des sciences de la nature. Aussi, elle se devait d'y répondre avec les moyens méditatifs qui sont les siens, amputés de deux recours : Dieu, qu'elle abandonne au croyant, et la métaphysique, qu'elle cède aux sciences de l'univers. Ce siècle est celui de l'homme plongé dans un monde muet et qui s'interroge sur lui-même : qu'est-ce que connaître vraiment ? Qu'est-ce que le moi ? D'où vient le mal et comment rendre la vie meilleure ? Ce que la réflexion apporte positivement s'appuie souvent sur le rappel critique de traditions déjà installées, mais trois innovations, trois regards neufs marquent la première moitié de ce siècle : la phénoménologie d'Edmund Husserl, le pragmatisme de William James et l'approche analytique de Ludwig Wittgenstein. La seconde moitié, elle, voit surtout s'accomplir la fin, déjà sérieusement entamée, des utopies modernistes, et le mouvement qui la marque est celui de la critique des valeurs les plus sûres : les Lumières, le progrès et les certitudes des savants. Les penseurs qui alors s'en prennent à la raison ne cessent pour autant de raisonner, et d'espérer. Ces philosophes du XX e siècle, qui sont-ils ? Presque tous des professionnels, des universitaires, des érudits qui s'adressent à leurs collègues, amis et ancêtres. Aussi, accéder à leurs écrits est souvent difficile, voire insurmontable sans aide. C'est la vocation de ce dossier que d'ouvrir la porte d'une bibliothèque - forcément partielle - des oeuvres qui ont marqué cette époque.