Selon les sondages, l'extrême droite recueillerait plus du tiers des votes des électeurs français aux européennes. Sa progression à l'échelle des Vingt-sept pourrait lui faire gagner un cinquième des sièges au Parlement le 9 juin, tandis que les libéraux et écologistes dégringoleraient. De quoi rendre possible l'émergence d'un bloc majoritaire, composé des groupes conservateurs et nationalistes, désormais coalisés contre toute politique écologique consistante. Hier pourtant, la droite traditionnelle avait surmonté ses divergences avec la gauche et les libéraux pour s'entendre sur un pacte vert relativement ambitieux et cohérent avec l'urgence environnementale. Depuis, en France, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas ou en Suède, les gouvernements entrent dans le dur de la transition et la situation économique se complique. Les droites en profitent pour ralentir voire surprendre cette dynamique de progrès écologique. Face aux régressions à l'œuvre aujourd'hui, quel contre-discours la gauche peut-elle produire pour réconcilier la fin du monde et la fin du mois ? Et ses divisions actuelles le lui permettent-elles ? Sommaire. Green deal européen : après les avancées, le retour de manivelle. Quand les Etats de l'Union passent du vert au gris : la France en marche arrière ; Allemagne, le bashing antiécolo au zénith ; aux Pays-Bas, l'extrême droite prend la main ; l'Italie vire au néocolonialisme énergétique ; climat, la volte-face de la Suède. "L'écologie punitive", une imposture des droites. Trois eurodéputées débattent : et maintenant, quelle contre-attaque des gauches ? Document de fond.