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Les |Couples en littérature. Jeux d'échos et jeux d'égo

Numéros de page :
pp.38-54
Comme les cachalots mâles une fois passé l'âge de la reproduction, les écrivains sont, nous dit-on, de grands solitaires, qui se tiennent à l'écart du fracas du monde pour créer en paix, et considèrent d'un regard souvent peu amène les productions de leurs pairs. « Les écrivains ne se lisent pas, ils s'observent », disait le critique François Nourissier. Et pourtant, certains écrivains ont choisi de partager leur vie avec un semblable, et quelques-uns, comme Claire Berest et Abel Quentin, travaillent même face à face. Les idées circulent-elles alors d'une copie à l'autre, comme l'existentialisme dans les oeuvres de Sartre et Beauvoir ? Sont-ils parfois tentés d'écrire ensemble, comme l'ont fait Simone et André Schwarz-Bart, ou Verlaine et Rimbaud ? Faut-il considérer le trio formé par le poète Maïakovski, Lili Brik et Ossip Brik comme un « trouple » d'écrivains ? Dans ce dossier, nous nous sommes intéressés à ces problèmes littéraro-conjugaux, en les étendant parfois. Pourquoi tant d'auteurs convolent-ils avec tant d'actrices ? Que dire de certains couples particuliers - tel celui formé par Dumas et son double fantôme, Auguste Maquet ? Pour les paires d'écrivains, la partie se joue souvent entre jeux d'échos et jeux d'ego... Sommaire. Badinages et écriture : des sentiments à l'oeuvre. Les amours homosexuelles : ensemble, c'est tout. Du côté des contemporains : s'aimer en travaillant. Trios littéraires et amoureux : petits arrangements entre amants. Dans l'ombre de l'écrivain : un partenaire particulier. Ecrire en tandem : l'union des ego. Hannah Arendt-Martin Heidegger : une passion par-delà le bien et le mal. Auteurs et actrices : le masque sous la plume. Albertine et Julien Sarrazin : récits d'un amour en fuite.