Reprendre les choses en main
Bulletin : Socialter 61
Numéros de page :
pp.16-51
La machine consumériste nous pousse à remplacer les objets du quotidien à une vitesse folle. Mobilier en toc, vêtements cheap, appareils irréparables... Délaissés à la moindre panne ou au premier accroc, ils sédimentent dans nos placards. Face à cette gabegie de ressources et d'énergie, certains bataillent pour un véritable droit à la réparation 36 et dessinent les contours d'un âge à venir de la maintenance. En attendant, des pros de la bidouille s'ingénient de leur côté à prolonger malgré tout la vie des objets. En ville comme à la campagne, des « précaires économes » inventent des modes de vie sobres où, entre récup, débrouille et raccommodage, le soin des choses a une place centrale. Va-t-on vers un « réoutillage convivial », comme le souhaitait Ivan Illich dans les années 1970 ? Le bricolage, art de « faire avec les moyens du bord », pourrait nous mettre en tout cas sur la voie d'une société écologique. Mais alors que le « Do It Yourself », mot d'ordre issu des contre-cultures hippie et punk, fait plus largement son retour dans les pratiques, les plateformes de marché de la seconde main, elles, surfent sur la tendance sans remettre en cause le système productiviste. Sommaire. Bricoler, un geste politique. Sociologie du bricolage : "Il y a une invisibilisation complète des pratiques vertueuses des classes populaires". Vers un âge de la maintenance ? Docteurs Smartphones. Droit à la réparation, ça passe ou ça casse. Fanny Lederlin : "La logique du bricolage s'oppose à la logique d'ingénieur". Bricolage radical : une histoire du DIY dans la contre-culture. Capitalisme de la seconde main, la récup' de la récup'.
Note Générale : Dossier de 8 articles.