Y a-t-il un humour français ? Telle est la question que nous avons posée à des auteurs d'aujourd'hui. A lire leurs réponses, variées dans leur forme et leur orientation, on a envie de répondre, comme on s'y attendait : « non », ou « pas vraiment ». C'est une denrée, ou une disposition, rare dans notre littérature et nos moeurs, où brillent quelquefois l'esprit, l'ironie souvent, et des formes de comique de qualité variable. Pour exercer à ses propres dépens, aux dépens de ses propres paroles, de ses opinions ou convictions, de ses appartenances, ce léger décollement ou cette tension, sans doute faut-il être assez profondément sûr de soi ; et la vaniteuse nation française ne l'est vraisemblablement pas beaucoup. Il existe cependant en France un filet, sinon un filon, d'humour, sans cesse renouvelé, de génération en génération, au contact des mondes spirituels où cette humeur a été cultivée, comme les îles Britanniques (Pierre Dac parlait depuis Radio-Londres), la tradition juive, ou tout simplement le vaste monde. Quelques noms peuvent servir de repères : Nerval, Alphonse Allais et Jarry, Proust, qu'il ne faut pas oublier, les dessinateurs Bosc, Chaval et Sempé, Pierre Desproges ou Eric Chevillard. Ce sont eux, ou d'autres, qu'évoquent parfois nos auteurs : Clément Bénech, François Boddaert, Arthur Dreyfus, Pascal Engel, Marie Etienne, Iegor Gran, Thierry Laisney et Steven Sampson, qui nous semblent illustrer ou désigner le rare et d'autant plus précieux humour français, s'interroger en tout cas sur son existence. Sommaire. Humour français ?. Humour et humeur, entretien avec Clément Bénech. Le rire de Nerval. Léon Daudet portraitiste. A chacun sa madeleine. Une Marseillaise pour Bosc (qui n'en voudrait pas). L'humour est universel !. Points de vue et images du monde.