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Préhistoire

01 août 2014
Numéros de page :
32 p. / p. 28-59
Les dernières années ont été fécondes de découvertes archéologiques, et les interrogations se sont multipliées. Homo sapiens est-il sorti d'Afrique il y a 100 000 ans pour coloniser le monde en anéantissant ses cousins néanidertaliens, erectus et autres hominidés de Florès ? A moins qu'il les ait assimilés ? Mais peut-être est-il apparu en plusieurs endroits ? Et s'il n'y avait jamais existé qu'une seule espèce d'Homo ? Les débats font rage, les certitudes d'hier s'effritent, des perspectives vertigineuses s'ouvrent sur le passé. Le grand récit évolutionniste, qui menait linéairement du bipède archaïque à l'homme moderne, est en miettes. Ainsi, à l'idée initialement imposée par la génétique des populations que Néandertal et Sapiens n'auraient pas été interféconds s'est substituée ces dernières années la quasi-certitude que les populations européennes conservaient une part du patrimoine génétique de Néandertal. Ce dernier a bénéficié d'un processus de réhabilitation, le faisant évoluer du statut de brute bestiale à celui d'homme à part entière - il enterrait ses morts depuis au moins 100 000 ans. Ce qui vaut pour Néandertal vaut pour tous les éléments du vaste champ de la Préhistoire. La sédentarité est attestée en Russie ou au Japon bien avant l'apparition de l'agriculture. La domestication du chien doit être reculée au moins jusqu'à 30 000 ans au lieu des 12 000 d'antan. Que dire du langage, apparu en plusieurs étapes ? De la pensée symbolique ? Des techniques de taille de pierre? De la guerre ou des inégalités... ? Tout est bouleversé. Il était urgent de dresser un état des lieux. Nous avons sollicité les meilleurs spécialistes pour ce faire.