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Quand le populisme dicte la politique étrangère

01 septembre 2017
Numéros de page :
pp.99-107
Les deux années qui viennent de s'écouler ont peut-être marqué un tournant dans les relations internationales plutôt pacifiées qui prévalaient dans le monde développé depuis la fin de la guerre froide. On sentait le vent tourner depuis quelque temps, au gré de l'écho croissant trouvé par les mouvements populistes, en particulier en Europe, d'une Chine et d'une Russie de nouveau conquérantes, de l'exportation du terrorisme islamiste sur le sol européen, etc. Et comme le montre ici jean-François Drevet, trois événements récents viennent confirmer qu'il y a lieu de s'inquiéter : d'abord le Brexit britannique, conséquence d'une certaine forme de populisme qui risque d'isoler le Royaume-Uni sur la scène internationale ; ensuite l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, dont le comportement erratique sur le plan diplomatique, là encore teinté d'accents populistes, tend à aggraver ou susciter un certain nombre de crises plutôt qu'à les résoudre; enfin le verrouillage du pouvoir en Turquie par le président Erdogan qui, à l'instar de Donald Trump, gère sa politique étrangère plutôt au feeling, sans toujours en anticiper les conséquences. Ces trois événements, directement ou indirectement, font évoluer les relations internationales et interrogent sur la sécurité future de l'Europe. Car quand la politique étrangère de trois grands voisins ou partenaires de l'Union européenne se trouve dictée par des considérations populistes, il faut être en mesure de faire face à de nouvelles crises, et d'y faire face seul, sans recourir au parapluie américain. Ce sera là, sans doute, l'un des défis majeurs de l'Union à moyen terme.