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Comment l'esprit vient aux fils

A propos de "Mise à mort du cerf sacré" de Yorgos Lanthimos
01 novembre 2017
Auteurs
Numéros de page :
pp.166-169
La famille, prison et noeud de fantasmes, marque l'oeuvre de Yorgos Lanthimos. Le film qui l'a rendu célèbre à l'étranger, "Canine", en 2009, décrivait un foyer refermé sur lui-même, avec le mensonge pour méthode d'éducation. Les parents décrivaient aux enfants une réalité parallèle. Les malheureux n'avaient pas d'autres issues que la crédulité, et donc la névrose. Le film avait reçue le prix Un certain regard au Festival de Cannes et concouru pour les Oscar. Il y a deux ans, "The Lobster", en Sélection Officielle sur la Croisette, obtenait le Prix du Jury et participait également à la course aux Oscar. Le mensonge et la névrose étaient cette fois organisés à l'échelle de la société. L'amour obligatoire, le mariage contrôlé, l'élimination promise aux rebelles : le film avait frappé par sa beauté plastique, son mélange d'humour et de terreur. "L'Avant-Scène cinéma" y a consacré son numéro d'avril 2017. Dans "Canine" et dans "The Lobster", la libération est un chemin douteux. Dans ces cavernes aveugles, si les prisonniers s'efforçaient de trouver une sortie, c'était au risque de leur vie. Le nouveau film de Lanthimos a marqué à nouveau le Festival de Cannes cette année. Le Prix du Scénario a couronné cette oeuvre au titre magnifique et mystérieux : "Mise à mort du cerf sacré". C'est le deuxième film en anglais de Lanthimos après "The Lobster". Colin Farrell en est à nouveau le protagoniste. Après Rachel Weisz et Léa Seydoux, c'est Nicole Kidman et Alicia Silverstone qui partagent le haut de l'affiche avec le grand comédien irlandais.