Entretien avec Olivier Marchal
Bulletin : <>Avant-scène cinéma 647 - novembre 2017
01 novembre 2017
Auteurs
Numéros de page :
pp.170-175
Le cinéma français a réussi à débaucher trois flics pour son usage exclusif : Michel Alexandre, à qui l’on doit (entre autres) les scénarios de "L.627", "Le Cousin" et "Les Voleurs" ; Simon Michael, qui a beaucoup œuvré pour Claude Zidi (à commencer par "Les Ripoux") et Pierre Jolivet ; et Olivier Marchal aussi à l’aise devant et derrière la caméra (et à l’occasion sur les planches). Avec "Carbone", Marchal nous livre son cinquième long métrage (sans compter films de télé et séries). Et quelles que soient les émotions que nous a jadis procuré son "36 quai des Orfèvres", il n’est pas interdit de penser que nous tenons ici son meilleur film. Peut-être parce qu’il ne s’est pas arrêté cette fois-ci à certaines afféteries de style, pour mieux se centrer sur des personnages puissants. Des hommes (et des femmes) ordinaires qui presque par hasard franchissent la ligne jaune du banditisme. Partant de la fraude à la taxe carbone (qui a privé l’Etat en 2008/2009 de plusieurs milliards d’euros), le cinéaste dresse un tableau du monde de la nuit et de celui des affaires (qui peuvent virer au louche) comme on n’en avait pas vu depuis longtemps. Le risque n’est pas très grand de ranger le film parmi ces classiques du polar qui illustrent une époque, depuis "Touchez pas au grisbi" (dans les années 50) jusqu’au "Grand Pardon" (dans les années 80), en passant par tant d’autres films qui nous ont fait rêver.