Vaccinations obligatoires, le débat confisqué
Bulletin : Le Monde diplomatique 766
01 janvier 2018
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pp.20-21
La France instaure l'obligation d'administrer aux enfants nés à compter du 1er janvier 2018 un mix vaccinal passant de 3 à 11 vaccins. En mettant en avant sa volonté d'une politique sanitaire infantile irréprochable, l'Etat cristallise l'opinion publique des Français, déjà prompts à exprimer leur méfiance vis-à-vis de la vaccination. A l'origine de cette méfiance se trouve non pas un rejet du principe même du vaccin mais des conflits d'intérêts nombreux autour de l'industrie pharmaceutique ainsi que la nocivité de certains composants des vaccins. Dans les faits, la volonté gouvernementale est mise en péril : le rejet anti-vaccin va grandissant et sape les principes de prophylaxie inhérent à toute justification de politique sanitaire ; la communauté scientifique semble divisée sur le choix des maladies à prévenir par ces injections et trouve que les informations de pharmacovigilance sont encore trop minces ; les recours européens pourraient donner raison à des patients victimes d'effets secondaires du vaccin contre l'Etat. Un graphique : nombre de vaccins recommandés et obligatoires et les taux de vaccination des enfants (%) dans les principaux pays de l'Union européenne. Quelques données chiffrées.