Que le spectacle commence !
01 avril 2017
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pp.10-11
Au commencement était le verbe. Ou l'adverbe (« Oui, puisque je retrouve un ami si fidèle », « Aujourd'hui, maman est morte »), ou le sujet du verbe (« Je forme une entreprise...»), voire la phrase sans verbe, le pur cri de guerre, (« Doukipudonktan »), on a le roman (familial) qu'on peut... Mais d'où vient ce geste inaugural qui, du côté de l'écriture, donne son impulsion au texte si l'on en croit Aragon dans son livre « Je n'ai jamais appris à écrire ou les Incipit » et qui, du côté de la lecture, invite à pénétrer dans l'univers du texte ? Qu'y a-t-il en amont, en aval, et comment s'opère la séduction du moment où, pour la première fois, nous lisons une première ligne ? Pour lever un peu le voile, Laurent Nunez étudie au microscope dix-huit débuts de textes, romans, théâtre ou poésie, classés par ordre chronologique, de Racine à Jean-Benoît Puech. Et le résultat est une série de « microlectures » subtiles, brillantes et sensibles, qui, sans rien sacrifier à l'exigence de l'analyse, se lisent elles-mêmes comme autant de chapitres d'un grand roman.