Les Courtiers bordelais, intermédiaires de commerce du vin aux XVIIe-XVIIIe siècles
Bulletin : Revue historique 686 - avril 2018
01 avril 2018
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Numéros de page :
26 p. / p. 321-346
Le système du courtage des vins en France aux XVIIe et XVIIIe siècles reste soumis à des édits royaux mais aussi à des particularités régionales, liées à leur origine urbaine ancienne. Ainsi, si le courtage officiel disparaît en Champagne et en Bourgogne dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, au profit des commissionnaires, il n'en est pas de même en Bordelais. Plus encore, les courtiers y ont occupé une véritable place dans la définition des hiérarchies et des qualités des vins, grâce à une recomposition complexe du corps des courtiers qui a été partagé entre les courtiers royaux et les courtiers brevetés mais qui s'est maintenu à une place importante, malgré l'activité de commissionnaires officieux, appelés courtiers volants. Il faut ici y voir un faisceau d'explications, en lien avec la professionnalisation du corps des courtiers en vin bordelais, mais aussi en rapport avec la mutation quantitative et qualitative du marché des vins. En effet, la bonne connaissance par les courtiers du vignoble et des vins, mais aussi leur rôle de défense des producteurs et de la qualité des productions de l'arrière-pays viticole constitue un déterminant essentiel du maintien du courtage en Bordelais, au-delà des mises en cause de la seconde moitié du XVIIIe siècle.