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Rouge famille

16 avril 2017
Numéros de page :
pp.10-11
On dit parfois que la famille se définit d'abord par les liens du sang. Peut-être y a-t-il là une sentence obscure et légèrement éculée qu'il faut revivifier, en la prenant, pourquoi pas, au pied de la lettre. C'est la mission à laquelle s'attelle le facétieux Mika Biermann dans son dernier roman, "américain", comme nous l'indique son sous-titre. Sans "Sangs"n l'écriture corrosive de l'auteur s'attaque aux canons du roman familial classique. Mais surtout elle joue avec brio sur une large gamme de références littéraires et cinématographiques qui font la part belle au trash et à l'ultraviolence. S'agit-il alors d'un exercice de style, brillant et dérangeant, visant simplement à malmener les âmes sensibles ? Ce n'est pas su sûr. Car le livre de Biermann interroge aussi sur nos propres représentations, notre rapport "social" au spectacle de la violence, et les limites de l'écriture et de l'invention romanesque.