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Trafics en tous genre

01 août 2013
Numéros de page :
32 p. / p. 5-36
Cosa Nostra, « French connection », triades chinoises, yakuzas japonais... Les formes mafieuses de production et la criminalité organisée remontent certes à des temps parfois très anciens. Mais d'autres apparaissent, plus contemporaines, comme les groupes délictueux nés de la dislocation de l'ancien empire soviétique ou des Balkans. Partout dans le monde, par ailleurs, la crise de l'Etat-providence et la libéralisation à outrance ont favorisé le développement des trafics les plus variés. De la drogue aux armes et aux matières radioactives, des métaux aux oeuvres d'art, de la prostitution à la contrebande et à la contrefaçon (même de médicaments), les organisations criminelles, des plus rustiques aux plus sophistiquées, n'ont jamais connu un essor aussi généralisé. La légalité, l'ordre public et les populations sont durement affectés ; des secteurs entiers de l'économie, des villes, des provinces et des régions tombent sous le joug des nouveaux maîtres de la guerre ou du monde glauque de l'« argent sale » et des narcotrafiquants. Face à cette évolution, les vieilles stratégies de lutte paraissent d'autant plus inadaptées et inefficaces que, parfois, ce sont les Etats eux-mêmes, sous la coupe de dictatures ou de dirigeants dévoyés, qui se livrent aux opérations délictueuses ou permettent à des groupes paramilitaires de mener leurs activités illicites, en échange de la répression politique de l'opposition, à l'instar de ce qui se passe en Colombie.