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Des Paradis pavés de mauvaises intentions

01 août 2013
Numéros de page :
29 p. / p. 69-97
La question des mafias s'intègre dans un ensemble plus vaste : celui de la mondialisation et de la libéralisation de la sphère financière. Cest en effet dans un gigantesque partenariat avec les pouvoirs politiques et les multinationales de la finance et des affaires que le crime organisé se joue de la légalité des Etats. Une fraction de ses gigantesques profits aboutit sur les comptes d'établissements domiciliés dans les paradis fiscaux, créés pour favoriser l'anonymat des opérations d'une clientèle « honnête » avide de discrétion. Là, tandis que dans leurs pays respectifs chefs d'Etat et ministres rivalisent pour imposer à leurs peuples des mesures d'austérité, se mêlent argent sale et capitaux « propres » des multinationales et des « évadés fiscaux ». Avec, de temps à autre, des déclarations tonitruantes pour donner l'impression de lutter contre un phénomène que les gouvernements, s'ils en avaient véritablement l'intention, pourraient mettre hors d'état de nuire. En effet, ces havres du secret bancaire ne nichent pas que dans des lieux « exotiques », tels que Singapour, le Liberia ou le Panama : à côté de ceux situés au Liechtenstein, à Monaco ou en Suisse, l'Union européenne possède les siens, depuis l'Autriche et le Luxembourg jusqu'aux centres offshore de la Couronne britannique, dans les îles Vierges, Caïmans, Jersey et Guernesey. Sans parler des trois Etats américains qui abritent plus de sept cent mille sociétés offshore : le Delaware, le Wyoming et le Nevada.