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Les Bons, les brutes et les truands

01 août 2013
Numéros de page :
32 p. / p. 37-68
Régulièrement, avec bonne conscience, les gouvernants occidentaux s'insurgent contre les trafiquants de drogue d'Amérique latine, d'Asie ou d'ailleurs, qui inondent les marchés de leurs stupéfiants. Ils réclament des pays producteurs une attitude de fermeté à l'égard des paysans. Concrètement, qu'est-ce que cela signifie quand, comme en Bolivie, les cultivateurs de coca sont des mineurs reconvertis, chassés des gisements d'étain en raison des restructurations imposées par le Fonds monétaire international ? Ce n'est pas à eux que profite le crime. Pas plus, à l'autre extrémité de la chaîne, qu'aux habitants des quartiers de « non-droit ». Car, à la tolérance zéro prônée un peu partout à l'encontre des petits délinquants de la précarité et du chômage répond la « répression zéro » des grands criminels de l'argent. Avec, de temps à autre, des opérations « poudre aux yeux » pour donner l'impression de lutter contre la corruption, le tapage orchestré autour des « lampistes » permet de couvrir les scandales financiers et bancaires qui déferlent sur les pays riches - Etats-Unis, Japon, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Suisse... - et dans lesquels les plus grandes institutions sont impliquées.