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Arrière-pays des "Villes invisibles"

01 mars 2017
Numéros de page :
20 p. / p. 55-74
"C'est un livre qui semble être particulièrement aimé par les poètes, les architectes et en général par les jeunes universitaires" déclarait Italo Calvino en 1984 à propos des "Villes invisibles" et de l'accueil de son oeuvre aux Etats-Unis. La remarque vaudrait sans doute aussi pour la réception de ce livre en Europe, même si son lectorat s'élargit à des cercles plus vastes. ll est significatif que les poètes soient cités en tête de la déclaration de Calvino, alors qu'ils ne constituent probablement pas le groupe de lecteurs le plus nombreux. Si l'écrivain fut frappé par l'attention qu'ils réservèrent à son livre, c'est assurément parce que dans son esprit Les "Villes invisibles" étaient nées comme des poèmes. Dans une lettre adressée à Pietro Citati au moment où il travaillait à cet ouvrage qui devait paraître en 1972, il déclarait s'avancer vers "l'alexandrinisme du petit poème en prose". C'est toutefois à la deuxième catégorie mentionnée par Calvino que nous nous intéresserons plus particulièrement ici, celle des architectes. Non pas en tant que lecteurs des "Villes invisibles", mais selon une perspective qui voudrait explorer les soubassements du livre et le contexte de son élaboration. Chemin faisant, il s'agira de mettre au jour l'intérêt de Calvino pour l'architecture et les réflexions théoriques ou les travaux expérimentaux en ce domaine.