Dates de bans de vendange à Dijon
Bulletin : Revue historique 657 - janvier 2011
01 janvier 2011
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Numéros de page :
34 p. / p. 19-52
La date d'ouverture des bans de vendange est depuis longtemps considérée comme un indicateur de première importance pour l'histoire du climat. Les archives de la ville de Dijon possèdent la plus longue série de ce type connue à ce jour dans le monde, permettant de couvrir une période allant de 1385 à 1906 sans grandes lacunes. Très célèbre, l'établissement de cette série, effectué en grande partie par Jules Lavalle en 1855, repris par Alfred Angot qui l'augmenta de la fenêtre 1842-1879 n'avait pourtant jamais été révisé depuis, alors que les normes de critique du XIXe siècle ne correspondent pas toujours aux exigences actuelles. Le nouveau travail de compilation proposé ici, selon des critères plus stricts, s'est achevé sur la mise en évidence de 132 divergences plus ou moins notables entre cette nouvelle et l'ancienne série. Nous nous sommes attachés également à caractériser les grandes respirations de l'histoire sociale, propres aux pratiques de la viticulture dijonnaise sur ce temps long. Sont apparues des vendanges sans doute ouvertes de manière artificiellement précoce jusquau milieu du XVIe siècle, des vendanges ouvertes à maturité générale entre XVIIe et XVIIIe siècles, et un retour à des cueillettes à plus grande précocité après la Révolution. Les conclusions climatiques s'en trouvent affinées. En outre, le coefficient de corrélation moyen (R=0,630) entre les dates d'ouverture des vendanges à Dijon et les données thermométriques (avril à septembre) disponibles de 1676 à 1905 confirme la bonne fiabilité en ce sens de l'indicateur constitué par les bans.