Le Mouvement pétitionnaire pour la restauration d'Henri V, automne 1873 - hiver 1874
Bulletin : Revue historique 661 - janvier 2012
01 janvier 2012
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Numéros de page :
51 p. / p. 49-99
1873 marque le dernier temps du possible pour une éventuelle restauration monarchique dans la personne du comte de Chambord. Le mouvement pétitionnaire populaire qui naît à l'automne 1873 permet à un peuple royaliste de faire irruption sur la scène politique, en s'appropriant un des outils codifiés sous la Révolution : le droit de pétition. Au-delà du refus du prince exprimé dans sa lettre de Salzbourg (27 octobre 1873) d'abandonner son drapeau blanc et qui empêche la restauration monarchique, les milliers de pétitions royalistes tentèrent de faire entendre les voix habituellement muettes d'artisans et d'agriculteurs, de citadins et de ruraux, d'intellectuels et d'illettrés, d'hommes et de femmes du peuple de la diversité française. L'Ouest bocager et le Midi, le Nord et les pays riverains de la Garonne affirment leur foi ″inséparatiste″ suivant en cela celle du prince en exil : à la fois royaliste en politique et catholique en religion. Malgré son importance, ce mouvement pétitionnaire apparaît comme le dernier sursaut d'une époque révolue ; quelques pétitions seulement ont un écho à la Chambre des députés. Cela explique en partie son échec à faire pression sur des parlementaires qui sont davantage attentifs à tracer une voie médiane entre monarchie et république dans le dessein de préserver l'avenir du pays.