Marie-Thérèse d'Autriche au miroir des "Nouvelles ecclésiastiques"
Bulletin : Revue historique 673 - janvier 2015
01 janvier 2015
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Numéros de page :
22 p. / p. 81-102
L'impératrice Marie-Thérèse était-elle janséniste ? Le chantier du jansénisme tardif autrichien a été abondamment travaillé et nourri ; l'entourage immédiat de la souveraine, les influences qu'elle subit ou choisit, sont désormais bien connus et l'on sait mieux faire le partage dans le champ des réformes entre ce qui ressortit à sa volonté propre, à l'impatience du corégent Joseph II et à la détermination du chancelier Kaunitz. Le journal à peine clandestin des jansénistes, "Les Nouvelles ecclésiastiques", enrôla Marie-Thérèse dans son combat contre la bulle Unigenitus, la casuistique et le probabilisme jésuites, et pour la défense de la "saine doctrine" et la propagation de la bonne littérature. En dépit du dessein d'ériger l'Impératrice en modèle du souverain éclairé par les lumières du catholicisme réformé, au prix de quelques embellissements et d'omissions volontaires, le journal ne put cacher des faiblesses qui n'auraient été que les effets d'éminentes qualités humaines. A cet égard, l'événement marquant de la suppression des jésuites fut un bon révélateur du combat que Marie-Thérèse dut livrer contre elle-même.