Entre septembre 1870 et fin mai 1871, Paris est doublement assiégée, d'abord par les armées allemandes, puis par l'armée versaillaise. La ville connaît une très grave crise de surmortalité. Cette période a obligé l'administration des cimetières de la municipalité de Paris et l'entreprise des Pompes funèbres à rompre avec les normes d'hygiène et de santé publique, heurtant de plein fouet la sensibilité des Parisiens et leur « culte des morts ». Cet article s'appuie sur les archives des cimetières parisiens et sur les papiers publiés par Léon Vafflard, directeur de l'entreprise des Pompes funèbres de Paris. Ces données éclairent les nouvelles attitudes des contemporains devant la fosse commune et les modes d'inhumation, en contexte urbain, et permettent de reconsidérer, avec d'autres travaux, l'importance des années 1870-1871 de plus en plus saisies comme un carrefour majeur de l'histoire contemporaine française.