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Révolte et requête

01 janvier 2016
Numéros de page :
30 p. / p. 27-56
L'étude présentée ici montre que, avant tout, c'est par la requête et le dialogue politique que les gens de métiers des villes du comté de Flandre au bas Moyen Age ont proposé des transformations concrètes de l'administration urbaine, et moins par la violence. Le but « commun » des rebelles était la modification d'une certaine situation sociale, économique ou administrative, vécue comme injuste - ce qui explique l'intensité de la lutte parfois acharnée dans laquelle ils se sont engagés. Cette étude suggère que l'usage de la violence ne paraît que comme deuxième ou ultime option pour les chefs des corps de métiers après l'usage des rituels de mobilisation, tandis que les manouvriers et les compagnons étaient plus enclins à recourir à la force. Cette hypothèse, à vérifier par d'autres études, pourrait expliquer pourquoi le dialogue et la violence sont des éléments essentiels et presque indissociables dans les révoltes urbaines au bas Moyen Age. Par conséquent, cette étude montre que, si les historiens veulent vraiment comprendre les révoltes urbaines, mieux vaut étudier les traces d'encre que les rebelles ont laissées dans les archives, que celles du sang qu'on retrouve dans les récits de l'époque.